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Marie-Hélène BILLWATSCH, Atelier de Journalisme, Professeur Christine Donjean
Un vent de suspicion souffle sur Flagey
Le paquebot divise les deux communautés. Flagey, bientôt flamand ?
Après la crise, l’espoir se profile.
Le bâtiment Flagey flagelle
« Je ne veux pas d’une Flandre repliée, je veux collaborer avec l’autre Communauté et signer avec elle un accord », proclame Bert Anciaux. Hypocrisie pour les uns, marque de bonne volonté pour les autres. Le paquebot Flagey fait vaciller les esprits bruxellois.
On venait juste d’aboutir à un accord de refinancement public du centre culturel Flagey entre les trois principaux pouvoirs subsidiants : la Communauté française, la Communauté flamande et le Gouvernement bruxellois. Les entreprises privées impliquées dans ce projet avaient annoncé, lors du bilan de la première saison 2003-2004, la fermeture possible des portes de Flagey sans une augmentation du financement des pouvoirs publics. Ils devaient payer chacun 500.000 € par an.
Le 6 décembre, les chefs de cabinet des trois ministres concernés mettent au point les détails de l’accord : 350.000 € de la Communauté française, 500.000 € de la Communauté flamande et de la Région bruxelloise. Coup de théâtre le lendemain. Le président du C.A. de l’A.S.B.L. Flagey, Piet Van Waeyenberge, annonce que la Communauté flamande est prête à devenir le seul pouvoir subsidiant (hypothèse refusée par les membres francophones de l’A.S.B.L.) et à injecter 1,5 million d’euros en 2005 et 2 millions en 2006. La condition : les Flamands obtiennent les 2/3 des mandats du C.A. et à l’A.G. En réalité, de ces 1.5 million d’euros, 700.000 seront affectés à l’installation de l’orchestre et des chœurs de la VRT. Le président du C.A., qui est flamand, accepte la proposition.
Les réactions du côté francophone ne se font pas attendre. Fadila Laanan, ministre de la Culture de la Communauté française menace de retirer son subside et ses organisations si Bert Anciaux, son homologue flamand, ne change pas de décision. Charles Picqué, ministre- président de la région bruxelloise, projette de faire de même.
Retour au calme
Le 15 décembre, l’A.S.B.L. Flagey suspend son accord face à la proposition de Bert Anciaux suite à un veto de la part des membres francophones. Un nouvel espace de négociation est ouvert. Les personnalités culturelles flamandes et francophones manifestent leur inquiétude face à ce nouveau tollé communautaire. Ils expriment leur désir de parvenir à un accord bicommunautaire qui faciliterait l’échange et le dialogue entre les artistes des deux communautés.
Dix jours plus tard, à l’approche de Noël, la trêve semble se profiler. Pourquoi signer des accords culturels avec le Burkina Faso ou la Bulgarie alors que la coopération culturelle n’existe pas avec la communauté voisine, proclament les deux communautés ! Un projet de décret communautaire va-t-il voir le jour ? Un espoir de réconciliation pour certains, une méfiance persiste pour les francophones les plus endurcis…
M.-H. Billwatsch
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