Ce premier tome se déroule à Vienne en 1679. Le
Saint Empire Romain Germanique sort d’une guerre éprouvante contre la France de
Louis XIV et l’état du trésor est catastrophique. L’Empire Ottoman représente
une menace permanente pour l’Autriche, qui peut être envahie à tout moment. Des
artistes illuminés et d’obscurs individus errent dans les rues de la ville la
plus raffinée d’Europe.
Médérick von Maasdorf est un personnage pour le
moins énigmatique, et qui ne laisse personne indifférent.
Comte connu et vénéré par la haute société de
Vienne, il semble avoir tissé au fil des ans de nombreuses relations avec les
personnalités les plus érudites ou influentes de la ville.
Beaucoup aimeraient pourtant le voir mort, et
tentent de précipiter sa perte.
Certains initiés savent que Médérick est aussi un
homme instruit, versé dans l’art ésotérique de l’alchimie.
Bien peu ont connu son passé de mercenaire sans
scrupules, et sont restés vivant assez longtemps pour le raconter. Comment
est-t-il devenu Comte ? C’est un mystère.
Ce que personne ne sait, c’est que l’apparence
trouble et les manières dominatrices de Médérick cachent une âme plus noire
encore qu’une nuit sans lune. Un être aux pensées radicalement élitistes,
totalement dénuées de tolérance, est enfermé dans son corps.
Et la clé pour le libérer se cache dans les
entrailles d’un livre que Médérick cherche depuis plus de trente ans : Le
Livre des Douze Portes.
Sa patience a fini par payer puisque il vient d’en
retrouver la trace. Si il venait à s’en emparer, les conséquences seraient
dramatiques. Médérick est prêt à tout...
LIGNE CHRONOLOGIQUE (encore incomplète)
3 Août 1645, journée : Bataille d’Alerheim. Découverte et perte
du Livre des Douze Portes. Apparition de Médérick.
18 septembre 1679, début nuit : Expérience menée par Médérick sur
des rats. Apparition de Gustaaf et de Otto.
18 septembre 1679, milieu nuit : Tentative d’assassinat ratée
contre Médérick. Apparition du Messager et entretien avec Médérick. Apparition
de l’Inquisiteur. Découverte de la traîtrise d’Otto.
18 septembre 1679, fin nuit : Torture du Comploteur 3.
19 septembre 1679, milieu journée : Réunion d’alchimistes.
PLANCHE /1
1. EXT.ALERHEIM.JOUR
[Alerheim est un petit hameau qui compte une trentaine d’habitations,
en plus des bâtiments publics. Les murs des habitations sont en pierre et en
torchis, et les toits faits de tuiles couleur ocre. Les alentours étaient
constitués de prairies et de champs dégagés, mais le sol n’est plus maintenant
plus qu’une vaste étendue boueuse.
Le terrain est relativement plat, seul une petite
colline domine le paysage, surmontée d’un château modeste caché par la
végétation. Le ciel est chargé de lourds nuages qui menacent d’éclater. Les
armées se battent dans la plaine à plusieurs centaines de mètres d’Alerheim.]
·
Longue case verticale.
La case à l’apparence d’un signet parcheminé. Le bas est effrité. Une
illustration en bas de la case représente un oiseau au plumage bariolé et avec
la tête d’un homme barbu coiffé d’une couronne de roi. Cette tête mange ses
propres ailes. Cette illustration est stylisée de manière médiévale.
Voix-off : - 3 Août 1645. La Guerre de 30 ans ravage la
Saxe et la Bavière. Le conflit qui opposait les protestants au très catholique
Saint Empire Romain Germanique, dirigé depuis deux siècles par les Habsbourg d’Autriche,
est devenu une lutte pour la domination de l’Europe.
Un corps de l’armée impériale de 12 000
hommes, mené par le maréchal Franz Von Mercy a établi son camp près du petit
village d’Alerheim. Le français Henri de Turenne a attaqué par surprise les
impériaux avec une armée de taille équivalente, et les deux forces livrent
maintenant une bataille sans merci.
Au cœur du combat, un mercenaire à la solde du
Saint Empire se moque éperdument des causes que défendent chaque parti. Initié
à la guerre autant qu’aux arts ésotériques de l’alchimie, de la médecine et de
la science, il est prêt à tout pour mettre la main sur de nouvelles
connaissances susceptibles de servir ses ambitions. Il se nomme Médérick...
·
Plan d’ensemble de la
bataille. L’infanterie de chaque armée est au corps à corps. Les secondes
lignes tirent au mousquet. A l’arrière de la ligne de bataille, la cavalerie
française est déployée en réserve, et quelques pièces d’artillerie ont été
montées sur la colline. Les toits d’Alerheim se découpent au loin. On peut
apercevoir le Maréchal Franz Von Mercy en hauteur sur une butte.
Franz von Mercy : - Dieu est de notre côté !! Pour la
gloire du Saint Empire...
·
Plan rapproché de la
bataille. La lutte est sanglante. Le Maréchal Franz von Mercy est en hauteur
sur une butte. Il hurle des encouragements, ces yeux sont calmes et déterminés.
·
Gros plan du Maréchal
Franz von Mercy. Il reçoit une balle de mousquet en pleine tête.
Franz Von Mercy (Bulle dirigée vers la case précédente): -
...Nous
vaincrons !! Poussez de l’avant soldats !! Pouss...
Franz Von Mercy : - AAARHHH
·
Plan de MEDERICK
JEUNE, de face, à droite de l’image. Il vient d’abattre sauvagement un français
à l’épée. Celui-ci s’effondre à ses pieds. Les impériaux à l’arrière-plan
paniquent.
Soldat impérial 1 : - Le Maréchal est mort ! Ils ont
eus le Maréchal !
Soldat impérial 2 : - Nous sommes perdus ! RETRAITE !!
·
Plan en plongée du
français mort, étendu dans la boue. Un livre dépasse nettement d’une de ses
besaces ouvertes. Accentuer le détail pour que le lecteur le remarque. MEDERICK
JEUNE est de dos.
Médérick jeune : - Aurais-tu quelque chose pour moi ?
Tu serais bien le premier aujourd’hui.
PLANCHE /2
·
Gros plan du livre.
MEDERICK JEUNE le tient entre ses mains. C’est un livre vieux et abîmé, à la
couverture grise. Au centre, un encadré sur lequel il est écrit en caractères
latins : COMPONDIVM D’ALCHIMIE ; LE LIVRE DES DOUZE PORTES ;
GEORGES RIPLEY. Tout autour, des enluminures gravées décorent la couverture. On
reconnaît notamment deux statues représentant un buste d’homme et de femme,
tous les deux sans bras.
·
Plan de MEDERICK
JEUNE, de face. Il est accroupi, en train de contempler le livre ouvert. Une
aura en émane et baigne de lumière MEDERICK JEUNE (ne pas grossir l’effet pour
ne pas donner l’impression d’un phénomène fantastique).
Médérick : - Ce... cet homme ! Il me donne la Clé ! Je peux
le sentir... !
·
MEDERICK JEUNE est de
dos, la tête tournée de profil. L’ombre d’un homme glisse sur lui.
·
MEDERICK JEUNE culbute
sur le côté, juste à temps pour éviter le mortel coup d’épée d’un soldat
français. Cependant, celui-ci est parvenu malgré tout à lui trancher l’oreille
droite.
Médérick jeune : - Gargll !!
·
MEDERICK JEUNE a jeté
le livre s’est saisi de son épée de la main gauche, et est à moitié debout. Il
tranche le soldat français d’un ample coup de taille. De sa main droite, il se
tient l’oreille. Il saigne abondamment.
Médérick jeune : - Petit fumier !!
·
Plan large. MEDERICK
JEUNE est de face. Au premier plan, les ombres de soldats français encadrent le
bas et les côtés de l’image. A l’arrière-plan, les soldats impériaux tentent de
se réorganiser tout en combattant. L’un d’eux est monté sur un destrier.
Soldat impérial monté : - Soldats, ralliez vous à moi !
Repliez-vous ! REPLIEZ-VOUS !!
Médérick jeune : - La retraite ? Déjà ?!
Malédiction !!
·
MEDERICK JEUNE marche
à contre-jour au milieu du champ de bataille. Tout est calme, d’innombrables
corps gisent à terre. Le soleil couchant éclaire le paysage de nuances
rose-orange. Des corneilles volent dans le ciel. A l’arrière plan, un grand « arbre
aux pendus » se découpe sur la ligne d’horizon.
Voix-off : - Ce jour-là, la France repoussa l’armée du Saint Empire
au-delà d’Alerheim. Cependant, la force de Henri de Turenne dut se replier elle
aussi, saignée à blanc par la terrible bataille. Le soir, Médérick revint sur
le champ de bataille.
·
Strip étroit. Deux
rats festoient sur le cadavre du premier soldat français tué par MEDERICK
JEUNE.
Voix-off : - Il fouilla inlassablement les cadavres. Mais tous ses
efforts furent vains, et Médérick dut se rendre à l’évidence : le Livre
des Douze Portes lui avait échappé.
PLANCHE /3
2. INT.LABORATOIRE.NUIT
[Une cave taillée à même la pierre. L’humidité suinte des murs.
La pièce fait 50 m² environ. Elle est éclairée par des torches fixées aux murs
et par quelques bougies de suif posées sur le bois grossier des tables. Des
cages renfermant des animaux (un hibou, divers rongeurs, une corneille...) sont
suspendues au plafond par de lourdes chaînes.
La pièce est dans un grand désordre : tout un
matériel d’alchimie (cornues, alambics, athanors) sont disposés sur les trois
tables, ainsi que plusieurs livres, parchemins, codex poussiéreux. Une perruque
poudrée et un riche costume de soirée sont jetés négligemment sur une chaise
(le lecteur n’est pas obligé de s’en apercevoir). Il y a également deux
étagères garnies de livres, et de nombreux autres ustensiles hétéroclites
disséminés dans la pièce ; un grand fourneau de forgeron, une enclume, un
écritoire, un escalier branlant formant un coude dans un angle, un soupirail
aux barreaux solides, une alcôve menant à une deuxième pièce plongée dans la
pénombre (cf.plan I).]
·
Plan d’ensemble de la
cave. MEDERICK est debout, de côté, penché sur l’écritoire. GUSTAAF est
accroupi par terre un mètre derrière lui, de face. Il tient une boîte en verre
entre ses mains.
o
Insert ; deux
rats en cage se jaugent en dénudant leurs crocs.
Gustaaf : - Hhghh... !!
·
Gros plan de l’écritoire
de MEDERICK, en train d’écrire en latin sur un grimoire parcheminé. Il se sert
d’une longue plume. On ne voit que ses mains. Il porte un anneau à la main
droite.
Gustaaf (Hors-champ) : - Hhghh... hhghhhghh !!
(Déborde sur la case
suivante)
·
Plan de l’écritoire,
MEDERICK est de face, derrière celui-ci. Le champ est coupé à hauteur de ses
épaules. Il pointe sa plume avec la main droite vers GUSTAAF, assis à sa droite
à côté de lui, de face. GUSTAAF a les yeux levés vers le doigt. Le sentiment de
soumission doit être évident.
Médérick : - Pas maintenant, Gustaaf ! (Bulle au-dessus de
celle de GUSTAAF)
·
Gros plan de GUSTAAF.
Son visage est implorant.
Gustaaf : - Hhhgghhgh !!
o
Petite case
chevauchante. Le poing de MEDERICK se ferme, contracté. Beaucoup de force dans
cette image.
·
Double case en
parallèle. Première case. MEDERICK fait volte-face, lève son poing droit vers
GUSTAAF dans le but de le frapper. GUSTAAF, de côté, tente de se protéger avec
ses mains, qui tiennent toujours la boite.
Médérick : - ARRETE CA SOMBRE DEMEURE !!
Médérick (Même case, continuation de la bulle) : - Mais... ?!
·
Deuxième case. Retour
aux deux rats de la première image. Ils s’entredéchirent violemment. L’un d’eux
a le dessus sur l’autre.
·
MEDERICK prend la
boîte en verre des mains de GUSTAAF.
Médérick : - Tiens tiens...
·
Gros plan de la boîte.
A l’intérieur gît un cadavre de petit mammifère, type chat. Le corps est
boursouflé, purulent. Il est mort de maladie (la Peste en l’occurrence).
Médérick (Hors-champ) : - On dirait que notre ami a fini par se
décider à mourir... Intéressant...
·
Pour la première fois,
on voit le visage de MEDERICK, ainsi que son oreille droite manquante et la
large cicatrice sur sa joue droite (mettre l’accent sur ce point). GUSTAAF est
accroupi à l’arrière-plan, de dos.
Médérick : - Je ferais son analyse dès que...
Otto (Hors-champ, voix provenant des escaliers) : - MAÎTRE !!
PLANCHE /4
·
OTTO se tient dans l’encadrement
de la porte au sommet des escaliers. OTTO est au premier plan, de dos. MEDERICK
est en contrebas, de face ; GUSTAAF, derrière lui, est accroupi.
Otto : - Maître ! Les invités vous attendent !
Otto : - Ils vous réclament !
·
Retour aux rats. L’un
des deux fait sa toilette, le deuxième est à terre, mort, sa fourrure tachée de
sang.
Médérick (Hors-champ) : - Qu’ils prennent leur mal en patience, ou qu’ils
s’en retournent chez eux !!
Médérick (Même case, continuation de la bulle) : - Tu peux t’en
aller, Otto.
·
MEDERICK est au
premier plan, de dos. OTTO est sur le palier au sommet des escaliers.
Otto : - Oui, maître...
Otto : - Ha ! Votre intendant...
·
Gros plan de OTTO. Son
visage est crispé.
Otto : - Il m’a chargé de... enfin il lui semblerait que certains
de vos hôtes ne soient pas là juste pour se divertir.
Otto (Continuation de la bulle) : - Ils pourraient même être
beaucoup.
Otto : - Mais bon, moi je ne sais pas.
·
MEDERICK examine le
corps du chat mort posé sur la table. La boîte en verre est ouverte à côté.
GUSTAAF est à l’arrière-plan, de dos, il ouvre la grille d’une des cages
suspendues.
Médérick : - Vraiment... ?
·
Gros plan de MEDERICK
Médérick (Il sourit) : - Ils voudraient donc ma mort ?!
·
Plan de la cage aux
rats. Au premier plan, GUSTAAF se saisit du rat encore vivant par la peau du
dos avec une expression de jubilation. MEDERICK est derrière, de dos. Il lève
les poings.
Médérick : - Les pauvres fous !! Leurs partisans sont
peut-être nombreux, mais les miens sont puissants !!...
·
GUSTAAF, souriant,
amène le rat à MEDERICK. Il est derrière MEDERICK.
Médérick : - ...Va dire à l’intendant que je souhaite m’entretenir
avec lui au sujet de cette affaire. Ce sera tout.
Gustaaf : - Hhghh... !
·
Retour sur OTTO
Otto (Presque terrorisé) : - C’est qu’il y a... autre chose...
S
PLANCHE /5
3. INT.RECEPTION.NUIT
[La réception se déroule dans la salle de bal de la maison de
Médérick. La pièce est éclairée par de nombreux candélabres et des lustres
scintillants. Des tableaux et des tapisseries de qualité décorent les murs. Le
centre de la salle est dégagé, mais des buffets, sofa, tables privées l’encadre.
Un grand escalier luxueux à double volée mène à une rampe au premier étage qui
fait le tour de la salle de bal (cf. plan 2).
Il y a environ 150 convives, en plus des
domestiques qui vont et viennent les bras chargés de pâtisseries et de
boissons. Les invités sont tous costumés et masqués à la manière du XVIIème
siècle. Quelque uns dansent, près d’une estrade où sont installés des
musiciens. La plupart discutent par petits groupes.]
·
Plan d’ensemble en
bords perdus de la réception vue depuis la salle de bal. Dans le fond, au
premier étage, deux personnes plongées dans la pénombre discutent. Il s’agit de
MEDERICK, d’OTTO et de WILLIAM, son intendant.
William : - Oui monsieur ! Ils tenaient des propos ne
laissant aucun doute quant à leurs intentions !
Médérick : - A-t-on fouillé les invités ?
William : - Comme vous l’aviez ordonné monsieur. Des sabres d’apparats
et quelques dagues ont été confisqués, mais la plupart n’étaient pas armés.
·
Gros plan de la
balustrade au premier étage. La main droite de MEDERICK, reconnaissable par son
anneau, est appuyée contre la balustrade. On peut voir une partie de son
avant-bras, il porte des manchettes en dentelle fine.
Médérick : - Parfait.
·
.Plan en
contre-plongée de MEDERICK. Il tend un couteau à viande de la main gauche à
WILLIAM. Le couteau a une garde ronde, un pommeau en forme de pierre précieuse
et une poignée décorée d’un tissu rouge. MEDERICK est de face, toujours appuyé
contre la rambarde. Le couteau est au centre de l’image.
Médérick : - Prends ceci. Tu vas faire exactement ce que je vais te dire...
·
Plan des invités, en
train de danser. Jeu sur les masques et les costumes pour les montrer de bonne
humeur.
Médérick (Voix-off) : - Bientôt, vous saurez comme je vous hais !
Pauvres imbéciles prétentieux, lécheurs de bottes, je vous méprise tous !
Vous vous complaisez dans des divertissements aussi inutiles qu’éphémères...
·
Un homme portant un
costume noir et un masque blanc (il sera appelé « le MESSAGER » par
la suite) est appuyé contre une épaisse colonne, les bras croisés, et semble ne
pas participer à la fête. La colonne est à droite de la case, on n’en voit que
la moitié gauche.
Médérick (Voix-off) : - ...vous ne vous alliez que par appât du gain,
en espérant un profit juteux et immédiat...
·
Plan sur trois
invités. Continuité de la case précédente, on ne voit que la moitié droite de
la colonne. Ils discutent en cercle, ils paraissent soucieux, renfermés. Le
COMPLOTEUR 1 porte un costume ample et coloré, ainsi qu’un loup rouge au nez
proéminent. Le COMPLOTEUR 2 est vêtu d’un habit recouvert de plumes et porte un
masque d’aigle sévère. Le COMPLOTEUR 3, assez gros, a le visage masqué par une
cagoule rouge et des vêtements sombres.
Médérick (Voix-off) : - ...votre perfidie vous pousse à fomenter des
complots mesquins contre un homme que vous jalousez...
Comploteur 1 : - Messieurs, nous nous devons de bien
agir afin d’honorer notre commanditaire.
Comploteur 2 : - Il n’était pas prévu que nous soyons
sans armes !
·
Plan du COMPLOTEUR 1.
Les autres invités à l’arrière-plan regardent vers les escaliers.
Médérick (Voix-off) : - ... et vous en oubliez le but originel
de notre existence ici-bas...
Comploteur 1 : - Notre tâche sera plus
délicate, mais il m’a confié tantôt que l’un de ses partisans était infiltré
ici. Il pourra nous…
Invité (Hors-champ): - Il EST LA !! (Déborde sur
la case suivante)
·
Plan large de MEDERICK
descendant les escaliers. Il est vêtu de son riche costume de soirée. OTTO,
discret, est derrière lui. L’invité ayant crié sa venue est au pied de l’escalier.
Il porte un masque de chien tirant la langue.
I
PLANCHE /6
·
Plan centré sur OTTO,
de face. Il fait une révérence en s’effaçant vers la droite. Son bras droit
annonce MEDERICK, situé derrière lui à sa droite. Le champ est coupé à hauteur
des épaules de MEDERICK.
Médérick (Voix-off) : - ...atteindre la PERFECTION !!
Otto : - Mesdames, messieurs, le comte Médérick von Maasdorf. (Déborde
sur la case suivante)
·
MEDERICK est au
premier plan, de dos, dans l’ombre. Il lève les bras vers les invités
légèrement en contrebas. Au fond de la salle, on peut vaguement distinguer le
MESSAGER et les trois COMPLOTEURS. Les autres invités applaudissent
chaleureusement MEDERICK.
Médérick : - Mes amis, continuez à vous amuser ! Cette soirée
est la votre.
·
Plan rapproché de
MEDERICK, de trois-quarts. On peut distinguer sa cicatrice sous la perruque,
rosie par son maquillage. Il a un sourire carnassier. Les applaudissements
continuent à tonner.
Médérick (Voix-off) : - Oh oui ! Continuez à vous amuser !
·
Case étroite. OTTO est
légèrement en retrait sur la gauche de MEDERICK. MEDERICK est penché vers OTTO.
Le fond derrière eux est dans l’ombre. OTTO tire sur l’habit de MEDERICK pour
attirer son attention.
Otto : - Là bas mon maître, au fond de la salle. Il est appuyé contre la
colonne.
o
Petite case
chevauchante. Gros plan du masque blanc du MESSAGER. Son « visage »
parait sombre et soucieux. Le regard se dirige vers la case 4 de la planche 7
·
Case étroite. Les
jambes de MEDERICK et de OTTO sont au premier plan, dans l’ombre. A l’arrière-plan,
entre eux, le MESSAGER est mis en évidence.
Médérick (Hors-champ) : - Bien ! Je n’ai plus besoin de toi
pour l’heure. Va au sous-sol surveiller Gustaaf.
·
Plan large de
MEDERICK. Royalement, il se fraye un chemin au milieu des invités costumés. Ces
derniers le regardent avec dévotion. Certains ont l’air de lui parler. MEDERICK
semble se diriger vers la case 9 de la planche 6.
Médérick (Voix-off) : - Continuez à vous amusez, allez-y !! Et
laissez moi toute latitude pour poursuivre mon projet dans les meilleures
conditions ! Laissez moi encore un peu de temps, messieurs. Encore un peu
de temps…
·
Le MESSAGER est au
centre de l’image. Il se déplace vers la droite. Derrière-lui, la colonne sur
laquelle il s’appuyait, visible en entier cette fois.
Médérick (Voix-off) : - Car alors, je pourrais me gausser devant
votre pitoyable condition…
·
Retour aux
COMPLOTEURS. Devant eux, le MESSAGER quitte la case par la droite.
Comploteur 3 : - Un allié ?? Ici ?! Comment
le repérer au milieu de toutes ces bouffonneries ?
Comploteur 1 : - Lui nous reconnaîtra. Il nous faut
observer, et attendre une occasion de frapper à coup sûr !
·
Le MESSAGER sort par
la grande porte de la salle de bal. Au premier plan, dans l’ombre, des reliefs
de nourriture. Le MESSAGER se tient dans l’encadrement de la porte.
Derrière-lui, l’éclairage chamarré de la réception découpe sa silhouette.
Médérick (Voix-off) : - ...Ha ! Qu’il sera bon de vous regarder
fuir, insectes bourdonnants !!
PLANCHE /7
·
MEDERICK, de dos, est
au milieu des trois COMPLOTEURS.
Médérick (Voix-off) : - Votre soumission sera la plus délectable des
récompenses ! Vous courberez l’échine devant moi !! TOUS !!
·
Les COMPLOTEURS
regardent MEDERICK s’éloigner. MEDERICK, comme le MESSAGER dans la case 8 de la
planche 6, quitte la case par la droite.
Comploteur 2 : - Mais…?! Où va-t-il ??
Comploteur 1 : - Silence idiot ! Il va
revenir. Il sera obligé de revenir !
·
Au premier plan à
gauche, le MESSAGER, de face, est assis dans un fauteuil richement décoré. Il
mange des victuailles. Derrière-lui, à sa gauche, MEDERICK est dans l’embrasure
de la grande porte, de face.
Messager : - J’espérais une rencontre moins fastueuse, comte
Médérick.
·
Le MESSAGER est de
face. Il prend une carafe à vin en cristal située sur une commode au premier
plan et se sert un verre. MEDERICK est juste derrière lui à sa droite, de face.
MEDERICK ne regarde pas le MESSAGER. La tête du MESSAGER est dans le même
angle que l’insert de la planche 6.
Médérick : - Vous voila bien ironique, monsieur l’émissaire. Je ne
fais que respecter les souhaits de votre supérieur.
Messager : - Qui est aussi le votre, comte Médérick !
Messager (Même case, continuation de la bulle) : - Vous
nous coûtez cher, où en êtes vous de vos recherches ?
·
Dans la salle de bal,
deux serviteurs portent une grosse pièce de sanglier dans laquelle est plantée
le couteau que MEDERICK avait confié à WILLIAM. Ils sont à côté de la grande
porte de la salle de bal.
Médérick (Hors-champ, depuis la grande porte) : - Elles avancent
monsieur l’émissaire. Elles avancent même bien, oserais-je dire ; mais
certaines contraintes de la physique en retardent l’aboutissement. Des
contraintes... qui dépassent l’entendement d’un simple messager.
·
Le MESSAGER est de
trois-quarts dos ; il fait semblant de s’intéresser à un tableau accroché
au mur. Le MESSAGER tient son verre de vin de la main gauche, sa tête est de
profil, de façon à regarder MEDERICK sans tourner la tête vers lui. MEDERICK
est de trois-quarts face, à l’opposé du MESSAGER. Il se tient les bras croisés.
Le MESSAGER est à gauche et MEDERICK à droite.
Messager : - Et bien, je pense que « notre supérieur », LUI,
sera à même de vous suivre. IL vous accordera une audience après-demain
dans la journée. Soyez-y !
Médérick : - Après-demain ? C’est impossible, je...
Messager : - En êtes vous sur, Médérick ?
·
Gros plan de MEDERICK.
Son visage est fermé, mais il a un léger sourire.
Médérick : - ...
Médérick (Même case, continuation de la bulle) : - Après-demain,
parfait...
Médérick (Voix-off) : - Décidément, il faudra qu’un jour je te tue,
petit laquais !
·
Dans la salle de bal,
au premier plan, la pièce de gibier et le couteau, reconnaissable par son
pommeau en forme de pierre. Le COMPLOTEUR 1 se saisit du couteau de la main
droite. Les deux autres COMPLOTEURS sont à côté de lui. A l’arrière plan, à
droite, MEDERICK revient dans la salle de bal par la grande porte.
Comploteur 1 : - Je vais frapper, messieurs !
Tenez vous prêts à couvrir notre fuite !
·
Le COMPLOTEUR 1 de
dos, armé du couteau, se jette sur MEDERICK. MEDERICK fait volte-face dans un
mouvement de cape. Image dynamique. La partie droite de la case et tout l’arrière-plan
est occupée par la foule d’invités, dont les COMPLOTEURS 2 et 3. MEDERICK doit
paraître acculé.
PLANCHE /8
·
Case étroite. Gros
plan sur le couteau qui semble s’enfoncer dans le ventre de MEDERICK. Ne pas
mettre de sang, puisque MEDERICK n’est en réalité pas blessé.
·
MEDERICK est de dos,
Le COMPLOTEUR 1 est toujours collé à lui, de face. Le visage du COMPLOTEUR 1
est déformé par un rictus de satisfaction.
·
Les invités regardent
en direction de la case 2. La tension est palpable. Le plan est plus éloigné
que pour la case 2. Parmi eux se trouvent le COMPLOTEUR 2 et 3.
o
Insert. ; L’œil
du comploteur 1 est écarquillé sous l’effet de la peur.
·
Plan général de
MEDERICK, de face, et du COMPLOTEUR 1, de dos, toujours collés.
Médérick : - Il me semble que tu as manqué ta cible, mon enfant.
·
Plan des COMPLOTEURS 2
et 3. Ils lèvent un bras, le poing fermé, et bousculent des invités. MEDERICK
est hors-champ.
Comploteur 3 : - Mort au faux Maasdorf ! Vive
les Habsbourg !
Comploteur 2 : - A mort l’usurpa...
(Onomatopée
(coup de feu de MEDERICK) : - PAAW)
·
Le COMPLOTEUR 1 tombe
vers le coin inférieur gauche de l’image. Il se tient le cœur de la main gauche
et serre le couteau de la main droite. On voit très distinctement que la lame
du couteau est rentrée dans la poignée. Il saigne de la bouche et de la
poitrine. MEDERICK, dans l’ombre, occupe la partie droite de l’image. Le canon
fumant d’un pistolet dépasse de sa cape.
Comploteur 1 : - P...Pourquoi ?!
·
Strip étroit. Le
COMPLOTEUR 2 est à gauche de l’image, MEDERICK à droite. Il tient le pistolet
dans sa main gauche, et en saisit un deuxième sous son costume de la main
droite. Comploteur 2 : - Qu’est ce que...?!
·
Plan du COMPLOTEUR 2.
Celui-ci est renversé par l’impact du coup de feu. Il tombe vers la gauche.
Comploteur 2 : - HAaaaaaa !!!
(Onomatopée
(coup de feu de MEDERICK) : - PAAW)
·
Au premier plan, de
dos, le COMPLOTEUR 3 est maintenu par deux invités. MEDERICK est de face, il
range ses pistolets. Au sol gisent les cadavres des COMPLOTEURS 1 et 2.
Médérick : - Rappelez vous bien de ce jour, pauvres fous...
·
Des tentures rouges
pendent dans les coins supérieurs de l’image. Au premier plan, l’INQUISITEUR,
vêtu d’une robe noire et blanche d’avoué, ainsi que d’un masque rigide de
bronze, sort et rabat la tenture de droite. Derrière lui, de dos et dans l’ombre,
les musiciens continuent à jouer. A l’arrière-plan, au centre, MEDERICK pointe
du doigt ses invités.
Médérick : - ...Rappelez vous que le même sort attend tout ceux qui
oseront me défier !
Inquisiteur : - Les incapables…
PLANCHE /9
·
L’INQUISITEUR marche
dans un couloir. Derrière lui, les bruits de la fête continuent
Invité (Hors-champ): - LONGUE VIE AU COMTE MAASDORF !!
Otto (Hors-champ) : - Psst.
·
Plan de l’INQUISITEUR
et de OTTO. Un portrait de MEDERICK est accroché au mur.
Inquisiteur : - Ha, Otto ! Où étais-tu ?!
Otto : - Pardonnez moi, j’ai jugé plus sage de ne pas intervenir.
Inquisiteur : - Tu as bien fait. Le comte s’était préparé.
·
Gros plan sur l’INQUISITEUR.
Il appuie sa main sur l’épaule de OTTO.
Inquisiteur : - J’ai vu ce que je voulais voir ;
je vais me charger de son cas personnellement. Quant à toi, tu vas continuer à
obéir à mes ordres.
4. INT.LABORATOIRE+SALLE DE DISSECTION.NUIT
[La salle de dissection est une pièce de 20m² environ, donnant
sur le laboratoire de Médérick. Au centre trône une table de torture. Des
récipients contenant des organes et des fluides reposent sur des planches
fixées aux murs]
·
Strip étroit. MEDERICK
est dans son laboratoire, en train de se dévêtir. Il est torse nu. Sa perruque
est sur son support, et son costume de soirée est jeté sur un dossier de
chaise. GUSTAAF., Le fourneau de forgeron est allumé et dégage une lueur
rougeâtre. GUSTAAF remue les braises avec des fers. A l’arrière-plan, au
centre, Le COMPLOTEUR 3 est attaché à la table de torture de la salle de
dissection.
Médérick : - Laisse ça, et va réveiller notre invité, Gustaaf !
Gustaaf : - Hhgh ! Hgghhgh !
·
Dans la salle de
dissection, GUSTAAF jette un seau d’eau au visage du COMPLOTEUR 3. A l’arrière
plan, dans le laboratoire, MEDERICK enfile sa vieille tunique
Médérick : - Ou est Otto ?!
Médérick (Même case, continuation de la bulle) : - Il
va regretter d’être né, foi de Maasdorf !!
·
Gros plan du
COMPLOTEUR 3. Il est trempé.
Comploteur 3 : - Vous n’êtes pas un Maasdorf !! Vous
êtes un imposteur, et un sorcier !!
·
Dans tout ce strip, la
lumière rouge dégagée par le fourneau du laboratoire éclaire les images par la
droite, et monte en intensité jusqu’à la dernière case de la planche.
MEDERICK est à gauche de l’image, de face, la tête tournée vers le
COMPLOTEUR 3. Il joue avec la lame télescopique du couteau. Le COMPLOTEUR 3
doit se tordre la tête pour regarder MEDERICK. MEDERICK le domine de toute sa
taille. GUSTAAF est accoudé contre la table derrière eux, à droite de l’image.
Il rit bêtement en tapotant les genoux du COMPLOTEUR 3.
Médérick : - Et vous de bien piètres assassins pour espérer me tuer
avec un couteau de scène.
Comploteur 3 : - De... de scène ?!
·
Plan en contre-plongée
de MEDERICK, de face. Le COMPLOTEUR 3 est complètement écrasé par sa présence.
Médérick : - Non, je ne suis pas un héritier des Maasdorf. Cela dit, tu
serais surpris d’apprendre qui m’a gracieusement octroyé le titre de comte.
Médérick : - Mais tu n’es qu’un stupide profane...
·
Gros plan sur le
fourneau incandescent. Les fers et les tenailles plongées dans les braises
commencent à rougeoyer.
Médérick (Hors-champ, bulle en haut de case) : - ... et
dans ma grande mansuétude...
Médérick (Hors-champ, bulle en bas de case, sans appendice)
: - ... je vais te purifier !