La
pièce était plongée dans l’obscurité, et seule une lumière bleutée émanait de
l’écran. Le ronronnement régulier de la machine était celui des râles d’un
vieillard cancéreux sur son lit de mort, ou du sommeil d’un bienheureux. Le cliquetis
des touches s’enfonçait dans les tympans comme mille aiguilles dans un tissu.
Dans son studio, Lamia jouait.
Depuis
l’explosion aussi soudaine que massive du marché des jeux en réseau, elle s’y
adonnait à temps plein pour s’immerger totalement dans ces mondes virtuels, et
accessoirement gagner un peu d’argent. Hacker de type A, elle avait conçu et
développé un programme lui permettant d’équiper et de faire progresser un
personnage jusqu’à son paroxysme, et cela en une douzaine d’heures, au lieu des
quelques mille deux cent heures de jeu nécessaires aux joueurs honnêtes pour
atteindre le même palier.
Ses
personnages se vendaient par la suite aux enchères, de manière totalement
illicite, mais très lucrative, bien plus qu’une journée à l’usine. En théorie…
Lamia
se gratta vigoureusement le cou de la main droite. Elle avait sûrement été
mordue pendant son sommeil par une petite bête, et depuis quelques jours la
douleur l’élançait parfois jusqu’à provoquer chez elle des vertiges, un état de
somnolence latente.
Elle
enfonça jusqu’au sang ses ongles dans la chair de son cou. Lamia ne contrôlait
pas sa hargne. Elle était totalement déphasée. Ce n’était pas possible, pas
cette fois encore…Elle était si fatiguée ! Quelqu’un s’en prenait à elle,
de cela elle en était à présent persuadée.
La
première fois, Lamia avait soupçonné un simple bug, et ne s’en était pas
méfiée. Le lendemain, elle l’avait attribué à une simple erreur de
programmation, et ne s’en était plus souciée.
Le
surlendemain, elle avait craint qu’un virus ait endommagé son système. Elle
n’avait rien trouvée et s’était résignée à changer son nom de compte, son mot
de passe et tous ses codes d’accès au logiciel piraté, afin d’écarter l’hypothèse
qu’un violeur l’avait mise à nue. Ce jour-là, pour la quatrième fois
consécutive, son avatar du jour avait été manipulé par quelqu’un et rendu
inutilisable, en tout cas invendable. Et ce quelqu’un avait forcé toutes ses
protections et pénétré dans ses données privées en seulement huit heures !
Lamia se sentait si faible… Mise à terre, et couchée de force dans la fange.
Un
bruit net et strident, bref et perçant, fit sursauter Lamia. Elle ne l’avait
plus entendu de manière aussi intense depuis longtemps. Ca venait sûrement de
chez les voisins, oui, sûrement… L’atmosphère était fraîche, propice à une
petite sieste. Quelle heure était-il au fait ? Aucune importance de toute
façon ! Elle sentait son cerveau s’embrumer, son regard se noyer…
La
troisième sonnerie réveilla la jeune femme. Elle étouffait ! Elle alluma
une veilleuse près de son ordinateur et alla ouvrir la porte d’entrée.
« Mademoiselle
Jhin ?
-
Oui.
-
Lamia Eproctuma Jhin ?
-
Oui, c'est moi.
-
Pouvons-nous entrer?
-
Heu…Oui, bien sur. »
Elle
s'effaça pour laisser passer les deux hommes. Ils étaient très grand tous les
deux.
Celui
qui avait parlé était presque chauve, aux traits durs et au regard sévère, mais
voilé, comme si il regardait quelque chose au-delà. Le deuxième devait
avoir vingt ans de moins que son compagnon, il paraissait plus jeune que Lamia.
Le feu téméraire brûlait encore dans ses yeux, et l'ardeur de tous ses gestes
traduisait son impétuosité.
Ils
étaient vêtus pareillement d'uniformes qui semblaient être de nature militaire.
Le plus âgé portait son grade brodé a l'épaule gauche, et quelques médailles
fixées sur son cœur.
Une
pensée soudaine frappa l'esprit de Lamia. Elle n'était pas encore sûre. Mais si
c'était vrai cela voudrait dire que ses hommes…
« Vivez-vous
toujours loin de la lumière, mademoiselle Jhin ? »
L’homme
aux traits durs avait parlé en insistant d’un regard appuyé sur les volets
fermés à travers lesquels seul perçait un rai de lumière. Lamia se maudit
intérieurement d’avoir ainsi dévisagé les deux hommes.
La
jeune femme reprit conscience de son environnement et vit son studio d’un
nouvel œil : elle n’avait aucune étagère, rien de personnel ; un lit
sommaire et une table sur laquelle reposait son écran meublaient la
pièce ; son frigo était relié au système de refroidissement de son
ordinateur pour le rendre plus performant. Damnation ! Elle avait laissé
en veille son logiciel pirate ! Une chance qu’ils n’aient pas inspecté son
studio, comme la plupart des personnes le font lorsqu’ils entrent dans un lieu
nouveau, afin de prendre leurs repères, leurs marques. Cela prouvait en tout
cas qu’ils n’étaient pas ici pour l’arrêter. Peut-être connaissaient-ils ses
capacités ? Et dans ce cas, ils venaient lui faire une offre d’emploi…
«
Mademoiselle Jhin ?
-
Oui ! Heu… seulement quand je travaille », balbutia-t-elle. Elle
sentait une chaleur éruptive monter à son visage.
« Ha
oui ? Et en quoi consiste exactement votre travail ? fit le plus
jeune.
-Garx,
apprends à rester a la place qui est la tienne ! », le réprimanda
l’homme atteint de calvitie. Garx accepta la remarque de son mentor avec un
hochement de tête humble. « Mademoiselle Jhin, permettez-moi d’être
direct… ».
Ainsi
ils savaient ! Ils étaient au courant de ses actes ! Elle irait en
prison ! Perdrait sa fusion avec son ordinateur ! Toute son existence
serait réduite en cendres, incinérée ! Ses pensées formaient un brasier
fulgurant en elle. « … vous dormez convenablement, n’est-ce
pas ? ».
Etait-il
possible ? Etait-ce eux qui s’étaient introduits dans son programme ?
Pour la pousser à commettre une erreur ? Mais s’était-elle trompée ?
Lui arrivait-il de se tromper ?
« Mademoiselle
Jhin ?
-
Oui ! Enfin je veux dire… Pardon ?
-
Avez-vous un sommeil régulier ? demanda l’homme aux traits durs.
-
Oui. Je n’ai pas à me plaindre », dit-elle.
La
conversation avait pris une nouvelle tournure. Lamia ne put s’empêcher de jeter
un coup d’œil vers son lit, de repenser à la douce fraîcheur des draps propres,
à ses pieds glacés dépassant des couvertures. Un froid mortel s’emparait
d’elle, elle avait besoin de repos.
« Cependant,
vous vous sentez perpétuellement fatiguée, comme si vous sortiez d’une veille
de plusieurs jours, je me trompe ?
-
Mais non ! Non… Et puis qu’en savez vous ? répondit Lamia.
-
J’en déduis donc que oui », dit l’homme.
Elle
commençait réellement à être mal à l’aise. Ces deux hommes en uniformes
savaient trop de choses sur elle, et le soupçon qui l’avait travaillé depuis
leur arrivée ne la quittait pas. Elle avait pris sa décision.
Le
ronflement de son ordinateur s’intensifiait, jusqu’à s’apparenter à une sorte
de gémissement plaintif. Ses petites lumières vertes clignotaient de manière
saccadée, à l’instar d’une personne cherchant à réprimer ses larmes. On aurait
dit qu’il comprenait. « Vous permettez que j’ouvre les volets ?
demanda Lamia. Il fait un peu sombre ». En guise de réponse, Garx s’écarta
de l’encadrement de la fenêtre.
« Mademoiselle
Jhin, reprit brusquement le plus âgé, avez-vous été mordu, ou bien piquée au
cours de ces… ».
Il
n’eut pas le temps de finir sa phrase. Lamia, en s’agrippant à l’un des volets,
venait de sauter par-dessus l’embrasure. Garx se précipita à la fenêtre et se
pencha en avant en s’appuyant sur le rebord. La machine faisait à présent
autant de bruit qu’un marteau-piqueur.
Il
y avait une échelle de secours à portée de main de l’un des volets. Lamia s’y
était accrochée et se laissait glisser jusqu’au sol le long des barreaux.
Quand
elle avait emménagé ici, elle avait rapidement vu que cette échelle pourrait
lui servir à se replier, mais jamais elle n’aurait pensé que cela lui serait
utile un jour.
Garx
s’écria : « Vous ne pouvez pas aller loin ! Vous vous ferez du
mal, à vous et aux autres ! Nous ne voulons que vous aider ! ».
Lamia arriva au niveau de la ruelle, escalada un grillage et se noya dans la
foule.
M’aider ?
En me foutant au trou ? Je n’ai pas demandé qu’on m’aide ! Je ne fais
de mal à personne ! Elle était arrivée devant le bâtiment qu’elle
cherchait. Ici, elle aurait un début de réponse. Elle gravit quelque marche, et
franchit les deux imposantes portes vitrées de la médiathèque.
Les
deux militaires n’en étaient pas. Elle connaissait un peu les différents
uniformes officiellement reconnus, et après plusieurs heures passées à compiler
des informations, elle avait découvert que leur tenue n’était celle d’aucune
armée, d’aucun Etat ou Empire présent ou passé. Elle n’existait pas.
Lamia
leva les yeux. Les muscles de son cou étaient endoloris, et sa morsure avait
encore gonflée. Elle se gratta vigoureusement. La lumière était tamisée, une
odeur suave d’encre et de papier emplissait l’air, seul le bruit des pages
brisait le silence. Bercée par le climat ambiant, elle reposa sa tête contre le
bois chaleureux de la table. Ce travail de fourmi l’avait épuisée. Un silence
mortel planait ; elle n’aspirait qu’à se laisser emporter par lui. Pas un
mot n’était échangé, elle se croyait seule. Elle avait désespérément besoin de
parler à quelqu’un.
« Alors,
de quoi voulez-vous me parler ? »
L’homme
qui venait de prononcer ces mots avait une voix posée, très calme, calculée
pour mettre en confiance le client. Son timbre était celui d’une personne mûre.
Lamia était allongée sur un divan moelleux. La décoration du cabinet était
étudiée pour reproduire fidèlement un cadre familial idyllique. Malgré cela,
Lamia se confia sans retenue au psychologue qu’elle avait consulté.
Elle
pensait n’être venue que pour raconter à une oreille attentive les évènements
récents qu’elle avait vécu et les doutes qu’elle avait subi depuis que ses
avatars avaient été détrônés de leur intangibilité virtuelle, mais très rapidement,
elle déroula le parchemin de ses souvenirs et lut à haute voix toutes les
blessures qui y avaient été inscrites, brisa tout les non-dit qui y avaient été
scellés. Elle était un bouchon de champagne qui avait détoné sous la pression
des bulles de gaz, une jouissance qui montait en elle pour la première fois, un
volcan qui entre en éruption avec la force conférée par un siècle de gestation,
elle était tout cela, a en devenir incandescente. Le flot ardent de son magma
n’était que rarement interrompu.
Quand
tout fut consumé, que l’incendie de ses propos ne fut plus que braises
fumantes, que la lave coulante de ses palabres fut solide et refroidie, elle
éclata en sanglots.
Alors
seulement le médecin fit son diagnostic. Il lui proposa une séance d’hypnose afin
de chercher en elle la cause sous-jacente de sa fatigue chronique. Lamia sécha
ses larmes avec des gestes mesurés. Déjà l’homme exhibait un pendule d’or.
Elle
n’était pas sûre d’avoir envie de subir une transe, mais elle était trop faible
pour protester. Le petit sourire de l’homme la dérangeait. Les contours de la
pièce lui étaient inconnus, elle se sentait en territoire hostile.
Le
pendule oscillait doucement sous ses yeux, se balançait au rythme solennel
d’une macabre procession funéraire, et Lamia pouvait sentir son contact froid
et métallique au plus profond d’elle. Sa vision se cristallisait. Elle était
transie par ce morceau de fer doré qui dégelait progressivement ses barrières
mentales pour s’aventurer dans un recoin glacé de son cerveau.
Sans
raison particulière, instinctivement, elle tentait d’opposer une résistance
pour bloquer l’accès à cette partie de son encéphale, mais elle était déjà
subjuguée, et ses pensées étaient de givre. Comme une tâche noire qui
s’agrandit, le pendule emplissait tout son champ de vision. Elle ne pouvait que
se laisser faire, s’abandonner au sommeil. Et c’est ce qu’elle fit…
« Mademoiselle
Jhin ? »
Lamia
se réveilla en sursaut et ouvrit les yeux ; elle voyait encore trouble. Un
mal de tête aigu lui martelait les tempes à chaque battement de cœur. Elle
essaya de se redresser, mais ses bras ne supportaient pas son poids ;
elle était si faible. Son lit était rigide, les draps d’un blanc rendu grisâtre
par de multiples lavages à la Javel.
Elle était dans une chambre d’hôpital, et les deux hommes
en uniformes veillaient sur son sommeil.
« Qu’est
ce que vous faites là ? s’écria Lamia. Et moi, qu’est ce que je fais
ici ?
-
Vous êtes ici pour passer des tests médicaux, dit Garx, et vous passez des
tests parce que vous allez être jugée. Et vous allez être jugée parce que vous
avez tué ce brave médecin.
-
Garx ! Pardonnez mon apprenti mademoiselle Jhin mais ce qu’il dit est tout
à fait vrai.
-
Mais je ne suis au courant de rien ! Il m’a hypnotisé et je…
-
Et vous vous êtes endormie, et réveillée ici, nous le savons, continua le
quadragénaire. Nous n’avons pas beaucoup de temps, alors je vais tâcher d’être
concis.
-
Qui êtes-vous ? ». Lamia essayait de prendre une voix ferme, mais
elle était encore chevrotante. « Pourquoi portez-vous ces uniformes ?
Je sais que...
-
Vous savez que nous ne sommes pas des militaires, et nous ne le cachons pas.
Nous sommes des membres de l’Inquisition, nous avons pour mission d’éradiquer
tout démon venu d’un autre plan d’existence ». Garx s’était posté à la
fenêtre et regardait le ciel.
« Vous
parlez de nos démons intérieurs, ceux qui nous rongent ? demanda Lamia. Ca
ressemble à du maraboutage votre truc.
-
Nous appelons démon tout être ayant déchiré le tissu de la réalité pour venir
sur notre plan matériel, et cela dans le but de nous nuire, répondit l’homme.
Croyez-moi, il y a des centaines d’incursions par jour dans ce monde. Notre
organisation lutte activement pour prévenir ses incursions, mais nous avons
encore trop peu de moyens et surtout une connaissance insuffisante de ces
créatures. Certaines races de démons sont ce que nous appelons des
« possesseurs ». L’un d’entre eux en particulier contrôle l’esprit de
son récepteur lorsque celui-ci est inconscient, pour cause de sommeil, évanouissement…
ou hypnose. Il sécrète une toxine narcotique qui, combinée au manque de sommeil
du récepteur et au stress qu’il occasionne, lui permet de contrôler par la
suite totalement sa victime, jusqu’à ce qu’elle meurt de fatigue. C’est ce qui
vous arrive actuellement.
-
Selon vous, j’aurais un démon dans le crâne, fit Lamia. Et a quoi
ressemble-t-il ce démon ?
-
Généralement il prend la forme d’un gros mille-pattes, dit Garx en se
retournant.
-
Plus exactement d’un scolopendre, ou de tout autre myriapode. Vous êtes encore
dubitative, mais sachez qu’avant de serpenter à travers votre conduit auditif
pour se construire un nid douillet, il vous anesthésie afin de ne rien vous
faire sentir. C’est là l’origine de votre morsure au cou. Voila une photo du
psychologue que vous avez consulté, après qu’il vous ait hypnotisé ». Il
lui tendit la photo d’un cadavre effroyablement déchiqueté à mains nues, dont
le visage était à peine identifiable. Lamia ne put réprimer son horreur, et
jeta la photo à terre.
« Mais
j’ai mieux pour vous convaincre, reprit-il. Un hacker surdoué aurait certes pu
franchir les protections de votre système et trafiquer vos personnages de jeu,
il aurait pu effacer les traces de son passage, mais en aucun cas il aurait été
capable de laisser vos données personnelles dans l’historique, car il n’avait
aucun moyen de les connaître. Je suppose que vous avez jugé futile de regarder
l’historique, n’est-ce pas ? ». L’homme tendit à Lamia un papier
imprimé.
« Voyez
vous-même, les dates et les heures correspondent ». Lamia ne trouva rien à
répondre. Ses yeux se perdaient sur les caractères de la feuille.
« Cette
espèce de démon n’a qu’une intelligence limitée, continua l’homme, il est
seulement capable de transcender vos capacités physiques et intellectuelles. En
d’autres termes, il peut ouvrir les codes de votre programme mais n’a pas pris
l’initiative d’effacer ses actes car vous n’auriez jamais songé à le faire sur
votre propre ordinateur.
-
Pourquoi moi ?
-
Pourquoi un prédateur attaque-t-il une proie plutôt qu’une autre ? Pour se
nourrir en limitant ses risques. Il se nourrit de la substance de vos rêves, et
détruit les êtres chers qui vous entourent pour son divertissement, même si
dans votre cas ces êtres n’étaient pas vivants à proprement parler.
-
Qu’allez vous faire ? murmura Lamia d’une voix enrouée. Vous allez me
soigner ? ». Le regard de l’homme s’assombri.
« Inutile
de vous mentir, nous ne pouvons détruire le démon sans vous tuer. Nous sommes
ici pour vous demander un sacrifice que nous ne pouvons vous forcer à
accomplir, afin que d’autres ne meurent pas ». Il hésita un instant.
« Quand votre décision sera prise, rendez-vous dès que possible à
l’adresse marquée sur la carte à coté de vous, nous vous y attendrons ».
Lamia
n’eut pas le temps de lire la carte qu’ils avaient déjà fermé la porte. Elle
avait si froid… Elle n’arrivait plus à penser convenablement. Tout cela était
absurde, ça allait trop vite, trop loin, et toute cette absurdité avait sa
logique, cohérente qui plus est. Elle devait être sûre… Elle saisit le masque à
anesthésie, le mit en marche et le plaqua sur sa bouche…
Lamia
avala une autre pilule. Depuis combien de temps était-elle cachée dans cette
décharge ? La boite était presque vide, et elle ne pourrai bientôt plus se
passer de sommeil. Ses mains et son visage étaient couverts de sang séché, un
sang qui n’était pas le sien. Un froid glacé torturait tous ses muscles. Elle
regarda à nouveau la carte que lui avait donné l’Inquisiteur. Si il devait en
être ainsi, autant en finir vite…
Elle
se leva au prix d’un effort considérable et commença à marcher d’un pas gauche,
recroquevillée sur elle-même, tentant vainement d’offrir un peu de chaleur à
son corps.