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Daniel Zink, Atelier du journalisme, Professeur Wim Toebosch
L'âme du Nord
article d'atmosphère
Ce soir de novembre, je marchais seul dans un bois du
Pajottenland. Les lieux étaient calmes et déserts. Des couleurs des saisons
passées, seul restait le tapis de feuilles mortes, cendres du feu d'artifice de
l'automne. J'arrivais à l'orée. Au-delà, bordé par les peupliers enveloppés
de brouillard, s'étendaient les prés et les champs. Un chemin creux, sans doute
très ancien, les traversait. En voyant les premières neiges tomber sur ces
étendues, je me souvins d'une toile d'un peintre brabançon. On y voyait, dans un
paysage semblable, au loin, un voyageur attardé dans la nuit. Il portait une
lanterne. Tout était sombre et éteint autour de lui, et la lueur de la lanterne
était intense. La nuit tombait. Le vieux chemin passait près d'une petite
chapelle, protégée par un bosquet d'aubépines. Le vent du Nord se levait. Je
songeais à la lanterne perdue dans la nuit. Je sentis ce soir comme le Nord peut
être tendre pour le coeur qui sait l'aimer. Il l'éveille jusqu'à le rendre
incandescent, et le vent froid peut aviver son feu. L'hiver ranime les
souvenirs et les fait briller. Il attise l'imagination et abrite les rêves
naissants. La neige et la nuit, le silence et la brume, tissent un refuge o_
l'âme peut se réchauffer.
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